Voici une expérience très intéressante proposée par Valentine Lecomte (SBSS, Liège) :
L’année dernière, une idée toute simple est venue de mes élèves de 2ème année, qui a véritablement modifié nos rapports et nous lie encore d’un lien particulier, alors que je ne les ai plus en classe.
Un jour, lors d’une séquence sur la solidarité et pour illustrer une idée similaire à celle du colibri, je leur raconte un conte d’Henri Gougaud, « L’Etoile », repris dans Petits contes de sagesse pour temps turbulents, Albin Michel (2013). Quelques jours auparavant, j’avais eu le bonheur de voir un spectacle avec Henri Gougaud, aussi ai-je mis tout mon cœur en essayant de leur faire vivre ce conte très court.
Cela leur a terriblement plu et ils m’ont aussitôt réclamé d’autres contes. Nous avons ainsi convenu que nous commencerions chaque heure de cours par un petit conte que je leur aurais préparé. On en discute ensuite ensemble 5 minutes, parfois 10 pour des sujets plus graves, puis on commence le cours. Quelque chose faisait qu’ils étaient plus disposés à suivre et à participer au cours depuis l’introduction de ce rituel. Plus éveillés, comme si le petit conte leur servait de préchauffage, si bien que je n’ai jamais pris de retard dans ma matière, malgré les 10’ d’introduction. Très vite, ils ont d’ailleurs souhaité proposer eux-mêmes des contes, certains en ont même inventé !
En outre, ce simple petit rituel a contribué, semble-t-il, à les souder en tant que classe, au-delà de la séparation dans l’année supérieure, et les fait se sentir uniques, comme si nous avions tous ensemble partagé un secret.
Merci pour ce témoignage, Valentine !